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Extrait:Le 13e samedi de manifestations des "Gilets jaunes" a été marqué par une baisse de la mobilisation, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, mais aussi par des incidents lors desquels un manifestant a été gravement blessé
PARIS (Reuters) - Le 13e samedi de manifestations des “Gilets jaunes” a été marqué par une baisse de la mobilisation, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, mais aussi par des incidents lors desquels un manifestant a été gravement blessé à une main à Paris.
Selon le ministère, ces manifestations ont réunis quelque 51.400 personnes sur l'ensemble des foyers de mobilisation, dont 4.000 à Paris, contre 58.600 et 10.500 samedi dernier.
Un manifestant a eu quatre doigts sectionnés, semble-t-il par l'explosion d'une grenade, lors de heurts avec les forces de l'ordre devant l'Assemblée nationale en milieu de journée, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.
Selon une source policière, il a été blessé par une grenade de désencerclement. “Visiblement, les gendarmes étaient acculés” et il “aurait pris une grenade à la main pour la relancer”, a dit à Reuters une autre source.
En fin d'après-midi, la préfecture de police a fait état de 39 interpellations et le parquet de Paris de 21 gardes à vues.
Les manifestants étaient partis en milieu de matinée de la place de l'Etoile et des Champs-Elysées vers le quartier du Champ de Mars, de l'autre côté de la Seine.
Des échauffourées ont commencé à opposer des manifestants aux forces de l'ordre à la mi-journée. Ces heurts ont notamment éclaté, dans des nuages de gaz lacrymogènes, devant l'Assemblée nationale, dont un cordon de forces mobiles défendait l'accès.
D'autres manifestants, dont certains n'avaient pas revêtu de “Gilets jaunes”, ont tenté de dresser une barricade sur le boulevard Saint-Germain. Ailleurs, un cocktail Molotov a été lancé en direction des forces de l'ordre.
Le cortège a laissé derrière lui un sillage de poubelles et de scooters en flammes, de vitrines d'agences bancaires et de magasins brisées, de mobilier urbain et de véhicules vandalisés, et plusieurs voitures, dont un fourgon du dispositif militaire Sentinelle, ont été incendiées à proximité du Champ de Mars.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a exprimé sur Twitter son “indignation” et son “dégoût” à propos de ces “attaques intolérables” - “Tout sera mis en œuvre pour que leurs auteurs soient appréhendés et jugés”, a-t-il dit.
Des manifestations ont aussi eu lieu un peu partout en France, comme c'est rituellement le cas depuis le début de ce mouvement aux revendications hétéroclites, parti le 17 novembre d'une contestation des hausses de taxe sur les carburants.
Quelque 4.000 “Gilets jaunes” ont ainsi convergé en début d'après-midi à Lyon de toute la région. Les forces de l'ordre ont recouru à des gaz lacrymogènes pour contenir le cortège. La préfecture du Rhône a annoncé l'interpellation de 15 personnes pour jets de projectiles sur les policiers.
MENACE À LA DÉMOCRATIE"
A Marseille, quelque 1.100 “Gilets jaunes” ont défilé en début d'après-midi. A Toulouse, où la préfecture a annoncé 11 interpellations, des sources policières ont fait état de 6.000 manifestants et des heurts avec les forces de l'ordre ont éclaté vers 17h00, notamment place du Capitole.
A Bordeaux, environ 5.000 “Gilets jaunes”, selon les estimations des médias, ont défilé au centre-ville. Là aussi les choses ont dégénéré en fin de manifestation avec des heurts près de la mairie, le recours aux gaz lacrymogènes et à des canons à eau par les forces de l'ordre, et deux voitures incendiées.
Une quarantaine de “gilets jaunes” avaient démonté dans la matinée des barrières sur le péage d'Orange-sud (Vaucluse) et ont laissé passer les automobilistes sans qu'ils n'aient à payer.
Les tensions diplomatiques franco-italiennes, envenimées par l'ingérence de ministres italiens dans la crise des “Gilets jaunes” (), et la tentative d'incendie criminel contre la résidence du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, dans le Finistère, ont donné une nouvelle coloration à ce 13e samedi de manifestations.
Le ministre de l'Intérieur a établi un lien avec le climat de violence qui s'est instauré depuis le début du mouvement des “Gilets jaunes”, à la mi-novembre.
“Ces dernières semaines, on a vu que près de 70 députés, dans leur domicile, dans leur permanence ont été attaqués”, a déclaré le ministre de l'Intérieur en marge d'une visite à lOffice central de lutte contre la délinquance itinérante.
Il a fait état de menaces contre des parlementaires, “y compris en cherchant à identifier celles et ceux (...) qui ont voté certains textes de loi, comme cette semaine, pour tenter des opérations contre eux”.
“C'est une menace à la démocratie même”, a-t-il ajouté. C'est totalement scandaleux, parce que, au fond, (ces parlementaires) ont une légitimité démocratique que n'auront jamais ceux qui veulent atteindre la République."
Christophe Castaner a aussi accusé les “principaux leaders” des “Gilets jaunes” de ne pas déclarer les manifestations pour “chercher à gêner les forces de l'ordre”.
A Paris, une manifestation entre Champs-Elysées et Champ de Mars et trois rassemblements avaient été déclarés. Mais un des leaders médiatiques des “Gilets jaunes”, Eric Drouet, qui doit être jugé vendredi pour organisation d'une manifestation non déclarée, a défendu ces jours-ci sur Facebook ce mode d'action.
Les autres chefs de file des “Gilets jaunes” ont de nouveau annoncé des initiatives en ordre dispersé. Maxime Nicolle, qui a fait un saut en Italie vendredi, a été rejoint à Menton par des motards partis de Nice mais n'a pu refranchir la frontière.
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