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Extrait:PARIS (Reuters) - Des centaines de salariés du secteur aéroportuaire se sont mis en grève vendredi e
PARIS (Reuters) - Des centaines de salariés du secteur aéroportuaire se sont mis en grève vendredi en France, entraînant lannulation de 10% des vols à laéroport Paris-Roissy-Charles de Gaulle (CDG) et de longues attentes pour les voyageurs.
Les manifestants se sont prononcés pour une nouvelle grève le 13 juillet, lors dun vote à main levée à CDG.
Le mouvement de grève, qui porte sur des revendications salariales, concernait les employés de sous-traitants de compagnies aériennes et des salariés de grands groupes comme ADP (EPA:ADP) (ex-Aéroports de Paris) et Air France (EPA:AIRF), dans les aéroports de Paris, Marseille ou encore Nantes.
Ils réclament une augmentation de 300 euros net de leur salaire mensuel pour faire face à linflation galopante ainsi que de meilleures conditions de travail, alors que le trafic aérien renoue avec des niveaux davant pandémie.
De longues files dattente se sont formées vendredi matin à lenregistrement des bagages à CDG, plus grand aéroport de France. Certains passagers attendaient depuis des heures.
Ça ne va pas très bien, témoignait Philippine Tournier, qui devait partir pour Cancun, au Mexique.
On est là depuis 03h00 du matin et on attend, ajoute la jeune fille qui, voyant son vol de Nantes pour Paris annulé ce matin, a pris un bus pour se rendre dans la capitale.
La Direction générale de laviation civile (DGAC) avait demandé jeudi aux compagnies aériennes opérant à laéroport Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG) dannuler un vol sur six entre 07h00 et 14h00, pour des raisons de sécurité.
20.000 POSTES SUPPRIMÉS À ROISSY
Selon la direction dADP, ce sont 100 vols qui ont été annulés vendredi sur les 1.300 prévus, soit 10% environ sur la journée.
Les mouvements sociaux se multiplient à travers lEurope dans ce secteur pour réclamer des augmentations de salaires face à lexplosion du coût de la vie, entraînant de fortes perturbations dans les aéroports comme à Londres et Amsterdam.
Ces tensions sont exacerbées par les difficultés que rencontrent les entreprises de laérien à recruter, après avoir massivement licencié pendant la crise sanitaire. Quelque 20.000 postes ont été supprimés durant la pandémie de COVID-19 à laéroport Paris-Roissy-Charles de Gaulle, selon la CGT.
Il manque vraiment de monde. On nous appelle tous les jours, même sur nos jours de congé pour savoir si on veut travailler. Ce nest plus juste une fatigue mentale mais une fatigue physique, dit à Reuters Nadia Gabuch, agente descale de 45 ans avec 20 ans dancienneté.
A cela sajoutent des difficultés financières pour beaucoup de salariés. Sebastien Estennevin, agent de sûreté, fait près de 80 km par jour pour se rendre à Roissy. Son budget essence a explosé. Avec un salaire denviron 1.700 euros net par mois, il fait attention à la moindre dépense.
Lagent dénonce par ailleurs la pression accrue de sa hiérarchie qui lui demande daller toujours plus vite pour effectuer les vérifications des passagers, dêtre davantage polyvalent, pour un travail qui lamène à se rendre à laéroport un week-end sur deux et à effectuer des horaires de nuit.
AUGMENTATIONS DE 4% PROPOSÉES CHEZ ADP
Loris Foreman, agent descale, sinquiète, pour sa part, de la multiplication des contrats de 28 heures dans son entreprise qui ne permettent pas, selon lui, doffrir une rémunération décente aux salariés.
Il y a une véritable souffrance à laéroport de Roissy, dit Nicolas Pereira, secrétaire général de lUnion locale CGT Roissy. La revendication des 300 euros, cest une urgence, ce nest pas un caprice.
Les négociations salariales qui se sont tenues en début dannée dans les entreprises de la plateforme de Roissy ont permis dobtenir des augmentations moyennes allant de 1,5 à 2%, avec un pic à 3,25% pour la sûreté.
Un niveau dérisoire, juge Nicolas Pereira.
Le groupe ADP, lun des principaux donneurs dordre opérant à Paris-Roissy-Charles de Gaulle, a proposé cette semaine aux syndicats de lentreprise daugmenter de 4% ses salariés en contrepartie des levées de préavis de grève, selon la CGT.
Ce n‘est pas à la hauteur de l’inflation aujourd‘hui mais l’avancée est notable. Si les salariés estiment que cette proposition est suffisante, on pourra sortir de la situation de conflit, a dit à Reuters Daniel Bertone, négociateur CGT.
Si ADP offre 4%, ce serait difficile pour les autres doffrir moins, dit-il.
(Reportage Caroline Palliez, Lucien Libert, Noémie Olive et Benoit Van Overstraeten, Version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)
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